Compte rendu: CPM Virages & Freinage du 05/11/2017

Vous trouverez ci dessous le CR de cette journée vécu par Nicolas:

Nous sommes le dimanche 5 novembre, le réveil fut difficile , il est 8 heures du matin et je ne suis toujours pas prêt… 

8H45 je suis enfin sur ma moto paré à parcourir les 80 Km qui me séparent du lieu de rendez pour ce CPM dédié aux virages sur route et aux freinages. 

Le temps qui était frais mais beau se dégrade au fur à mesure que je remonte dans le nord jusqu’au moment ou un petit crachin se met à tomber. 

Méfiance car il faut impérativement que je me rappelle que les dépôts carburés fraichement mélangés à la première pluie créent des conditions particulièrement propices aux glissades : 

je préfère mille fois plus rouler sur une route bien détrempée, lavée par une pluie abondante que sur ce type de macadam offrant l’adhérence d’un savon posé sur un lavabo humide. 

J’arrive enfin à destination sauf que je finis bizarrement dans une ruelle presque déserte ce jour dominical.

Cochonnerie de GPS dont je tairais le nom. !!!  Visiblement je ne suis pas au bon endroit.

Je sors donc mon bon vieux smartphone en lançant la célèbre application maps…. et miracle ! je ne suis qu’à un kilomètre de mon lieu de rendez vous.

Sitôt reparti je m’arrête à un feu qui passe au rouge et là, un magnifique greffier noir me toise et franchit la chaussée devant moi comme si rien n’était.

Bigre ça fait froid dans le dos !  Rendez-vous compte,  un chat noir qui traverse devant vous alors qu’il n’y a pas âme qui vive…mais il parait que ça porte malheur ce truc! 

Arrivé sur les lieux, je rentre dans la salle avec une demi-heure de retard, le cours commence à peine et déjà je me fais remarquer…j’ai gagné le gros lot : le droit au CR ! 

La première partie du cours est dédiée aux virages avec des premières explications consacrées à la géométrie des motos, empattement, angle de chasse et chasse. 

C’est là que je prends conscience de l’évolution (en bien, heureusement !) de nos véhicules. Par exemple quand on voit la grosseur de certaines colonnes de direction on comprend pourquoi il est possible de réduire autant la chasse des motos tout en augmentant sans cesse la puissance des moteurs. 

Les contraintes que peuvent encaisser les cadres des parties cycles actuelles sont tout bonnement phénoménales. 

Je me souviens encore de l’époque des 1000 CBX six cylindres mythiques ou des 750 VF Sabre qui étaient de véritables saucissons ou l’on tenait avec…toute la route.

De vrais cercueils à moteurs quand j’y repense… 

Nous attaquons maintenant la partie trajectoire avec un bon schéma qui fait tout comprendre au premier coup d’œil, comme dirait Confucius un dessin vaut bien plus que milles mots. 

Une remarque pertinente est alors faite par une personne de la salle : la zone de sollicitation est plus courte pour les virages à gauche… 

Effectivement c’est vrai, cela saute aux yeux sur le slide ! mais pourquoi une telle différence entre deux virages censés être gérés de façon identiques ? 

Nous roulons à droite, augmentant le champ de vison pour les virages à gauche, ce qui devrait être totalement l’inverse au final avec une zone de découverte beaucoup plus courte…

La tangente, celle du regard qui cherche la fin du virage, suit la ligne (pointillée ou continue) de séparation des voies mais ne doit jamais la traverser sans quoi la trajectoire du pilote serait à coup sûr faussée avec le risque de se faire percuter par un véhicule arrivant en contre sens. 

Donc pour résumer, dans un virage à gauche il faut bien tenir le milieu de sa demie voie à droite pour pouvoir bénéficier d’une zone de sollicitation plus réduite avec une belle et longue zone de découverte sans se prendre un véhicule en face, par rapport à un virage à droite,

epissetou… 

Des vidéos  viennent par la suite étayer le tout ou l’on voit un motard de la gendarmerie nationale réaliser une belle démonstration de virages sur route.

Et bien ça sent pas le moisi ! il envoie grave le bougre dans les courbes et tout ceci dans un maximum de sécurité grâce à la maîtrise de ses trajectoires.

Vient maintenant la rubrique freinage ou j’apprends entre autres que le freinage arrière se décompose en deux temps contrairement au freinage avant qui lui ne peut se faire qu’en trois temps.

Tout s’explique de nouveau dans ma pauvre petite tète ou pendant des années ou je sentais, sans trop comprendre pourquoi, mon pied arriver plus tôt sur la pédale alors que l’ordre de tout freiner était envoyé en même temps par mon cerveau. 

Le fait d’attendre un tour complet de roue pour que l’eau sur le disque soit entièrement évacuée par les freins, ça aussi je n’y avais jamais pensé ! 

Bref la présentation se termine et j’en reste baba : je me dis que ce type de formation devrait être rendue obligatoire par le biais de recyclage pour tous les conducteurs, scooter y compris… 

Reste à passer à la partie pratique mais il est temps de se restaurer maintenant dans le centre commercial d’à côté.. 

Après un repas avalé en (très) grand excès de vitesse (surtout le dessert) nous nous retrouvons tous sur le plateau des permis de conduire pour démarrer les ateliers. 

Deux groupes d’une dizaine de motards chacun sont formés et je me retrouve dans celui dédié aux virages sur route. 

L’exercice est simple :  suivre un moniteur sur un parcours prédéfini et mettre ensuite en application les exercices mais avec le moniteur derrière soi cette fois ci.

A la fin de chaque tour un débriefing est réalisé avec autopsie complète afin de mettre en évidence les défauts à corriger et/ou les points à parfaire. 

A la première boucle je suis carrément à la rue avec des trajectoires de « crottes » mais par la suite je sens que ça vient, au fur et à mesure des virages. 

Bref y a du mieux mais c’est toujours pas ça ! J’ai du boulot sur la planche, donc pas question d’arrêter la moto pour l’instant ! 

Nous attaquons la deuxième et dernière partie, et pas des moindres, celle des freinages.

Une démonstration de freinage d’urgence est réalisée par un de nos moniteurs et là de nouveau nous sommes prostrés : 

La différence de distance de freinage entre 40 et 60 Km est édifiante, essentiellement liée à l’accroissement exponentielle de l’énergie cinétique par rapport à la vitesse. 

et l’on comprend pourquoi quelques kilomètres heures en plus ou en moins peuvent changer la donne dans certaines situations… 

Nous réalisons en boucle des freinages unitaires freins avant: La position a adopter ainsi que le regard sont essentielles: 

Le regard trop bas avec les bras bloqués en extension et les cuisses bien écartées et c’est le cheval à bascule assuré avec l’impression de passer par-dessus la moto : pas super agréable cette sensation ! 

Le freinage unitaire arrière nous fait prendre conscience de son utilité pour ralentir et asseoir promptement la moto sur ses suspensions mais il ne faudra pas lui en demander plus, les distances de freinage sont décuplées avec ce seul moyen. 

Le freinage complet d’urgence est enfin testé en boucle et l’on se surprend à diminuer les distances d’arrêt au fur et à mesure des passages sans faire caler le moteur. 

En résumé pour bien freiner en cas d’urgence, il faut en plus de bien freiner, regarder loin devant soi, verrouiller les bras en les maintenant légèrement pliés afin d’éviter que le guidon ne bascule mais tout en gardant son contrôle, en serrant bien le réservoir avec les cuisses avec les pieds correctement posés.

J’ai noté que de débrayer en même temps évitait aussi de faire caler son moteur ou d’interférer sur le freinage par une accélération soudaine et involontaire (poignée de gaz non verrouillée)  

Je félicite aussi la motarde qui m’a épatée en freinant plein pot sans ABS et ceci sans amorcer le moindre début de chute une seule fois. 

Vraiment bravo car je ne pense pas en avoir été capable personnellement, tellement ça bloque dans le cigare, et je ne me vois plus rouler maintenant qu’avec des motos équipées de l’ABS. 

Après le débriefing final il est temps de rentrer dans nos pénates, il ne me reste que 80 Km à parcourir mais cette fois-ci dans les bouchons du dimanche soir à la tombée de la nuit. 

Encore merci à toute l’équipe d’encadrants pour tout ce travail formidable réalisé avant pendant et après.

Merci à toi Nicolas pour ce super CR, merci à l’ensemble des stagiaires présents pour votre bonne humeur et votre participation et merci à l’ensemble des encadrants qui se sont mobilisés pour l’organisation et le parfait déroulé de cette journée.