Compte-rendu : CPM Secourisme du 12/01/2014

Pour le premier CPM de l’année, la CASIM 78 avait organisé une session secourisme, en partenariat pour la seconde année consécutive avec les Red Knights France 1 (constituée d’instructeurs et moniteurs nationaux de secourisme de la Brigade de sapeurs pompiers de Paris et du SAMU de Garches).

La Maison de Quartier des Touleuses à Cergy nous a permit de profiter d’un espace exceptionnel pour accueillir une cinquantaine de stagiaires, répartis et tournant sur cinq ateliers afin d’aborder les sujets suivants :

  • Protéger, alerter, assister,
  • Dégagements d’urgence
  • Retournement du motard, retrait du casque, mise en PLS,
  • Arrêt des hémorragies
  • Massage cardio-respiratoire
  • Utilisation du défibrillateur automatisé externe

Le CPM démarra par un briefing relatant les derniers événements de la CASIM, et notamment les premiers retours suite à la réunion des instances nationales de notre association. Ensuite, est venu le temps pour les Red Knights de se présenter :

Le « Red Knights © MC France 1 » est un moto-club international regroupant essentiellement des motards pompiers, membres du SAMU en activité.

Autant dire que la sensibilisation au secourisme a été assidûment suivie par les cinquante Casimirs présents !

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Atelier n°1 « Protéger, Alerter, aSSister »

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Un cours magistral

Lorsque vous roulez et découvrez une situation d’accident, la première chose à faire : RALENTISSEZ.

Ensuite, si besoin adoptez dans l’ordre la séquence Protéger, Alerter, aSSister (P.A.S.).

Protection, dans l’ordre :

  • De soi-même, de ses proches : si vous ne vous protégez pas, vous pouvez passer du statut de secouriste à victime…
  • De ses biens : positionnez votre véhicule de telle sorte qu’il soit protégé, et ne constitue pas à lui seul un potentiel danger supplémentaire.
  • Des victimes : extraction d’urgence si besoin (risque d’incendie, etc.), balisage de la zone.
  • Des témoins : à utiliser dans la mesure du possible, à évacuer sinon…

A ce moment, la communication avec la victime doit être engagé «  Monsieur/madame, vous m’entendez ? Comment allez-vous ? Qu’est qui s’est passé ? Si vous m’entendez serrez-moi la main ». Toutes ses réponses seront utiles pour l’alerte.

Alerter les secours :

Dans le doute, toujours appeler les secours (plusieurs appels valent mieux qu’aucun).

Appelez depuis n’importe quel portable ou téléphone publique le premier numéro qui vous vient entre le 15 (SAMU), 17 (Police), 18 (Pompier), 112 (Numéro d’urgence européen), ou bien appeler via les bornes d’appel d’urgence sur autoroute. Il faut rester calme et se laisser guider par le professionnel au bout du fil.

Les informations à privilégier : lieu exact d’accident (ville, rue, etc.), caractéristiques des victimes (nombre, conscients O/N, respirent O/N), caractéristiques des blessures (sang abondant ou pas), caractéristiques du lieu (danger chimique, etc.).

Il ne faut jamais couper soi-même l’appel.

Il faut rester sur place jusqu’à ce que les secours vous libèrent, en assistant les victimes.

Assister :

Il faut éviter de laisser les victimes seules, le soutien psychologique est vital. Il faut les mettre en confort (assises, allongées).

La surveillance des victimes permettra de constater tout changement (perte de conscience, aggravation hémorragie, etc.) pour en informer les secours (en les rappelant !) : des moyens supplémentaires pourront être engagés.

 

Atelier n° 2 : « Retournement du motard, retrait du casque »

Si les conditions ne l’exigent pas, en aucun cas il faut retirer le casque d’un motard, afin de ne pas aggraver une situation.

Si la situation est grave (motard inconscient), il convient dans ce cas de connaître l’état de la victime et le retrait du casque s’avère alors indispensable.

Première étape : éventuellement retourner le motard inconscient pour le mettre sur le dos, en prenant soin d’orienter la face vers le haut lors du retournement, et en alignant au final l’ensemble de ses membres.

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Retournement du motard

Ensuite, la technique de dégagement du casque se résume à ceci :

  • Dégrafer toute entrave (col, lanière, mentonnière, etc.).
  • En se positionnant stable au sommet de la tête, effectuer délicatement des cycles « monter-descendre-tirer » jusqu’au passage mi-tête (hauteur du nez) en écartant le casque par les côtés.
  • Le nez passé, tirer le casque par la mentonnière (ou le front pour un jet/modulable) et soutenir le crane pour éviter sa chute au sol lors du retrait.
  • Dans la mesure du possible, maintenir stable et droit le crane du motard jusqu’à l’arrivée des secours.
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Retrait du casque, et maintient du menton

Atelier n° 3 : « Premiers secours sur hémorragies »

Avant toute action sur la victime, la communication avec celle-ci  doit être engagé «  Monsieur/madame, vous m’entendez ?  Comment allez-vous ? Qu’est qui s’est passé ? Si vous m’entendez, serrez-moi la main ». Ceci peut nous donner des renseignements utiles : conscient ou pas, cohérent ou pas, respire ou pas … etc.

Une hémorragie peut être:

  • Externe : le sang coule à l’extérieur du corps.
    • Faiblement, sans saccade : rupture d’une veine.
    • Fortement ou  avec saccades : rupture d’une artère. Cette situation est grave, et à mentionner aux secours.
  • Interne : le sang coule à l’intérieur du corps, et est donc invisible de prime abord. Quelques signes extérieurs toutefois : pâleur de visage, perte de cohérence de la victime, soif intense, sueurs froides, etc.
    • Mais rappelez-vous que vous n’êtes pas non plus médecin…
  • Interne externalisée : le sang s’écoule par des orifices naturels du corps. Dans le cas du nez, des oreilles et/ou de la bouche, cela signifie que la boîte crânienne a lourdement  souffert !!

Toute perte de sang pouvant faire perdre connaissance, il faut tout d’abord allonger ou adosser la victime en sécurité.

Ensuite, la pression d’un linge (ou mieux un coussin hémostatique, présent dans une trousse d’urgence) directement sur la plaie permet de stopper les faibles hémorragies.

Colmater une plaie simple

Colmater une plaie simple (certes, le cobaye aurait dû être allongé…)

Pour les cas plus important, un garrot peut être mis en place, au moyen d’une cravate, d’une ceinture ou tout lien permettant de compresser l’artère en amont de la plaie (entre la plaie et le cœur).

Mettre en place un garrot

Mettre en place un garrot

Noter sur la victime l’heure de la pose du garrot (indispensable pour les décisions ultérieures du médecin). Seul un médecin aura le droit de retirer le garrot ainsi déposé.

En cas de fracture, il faut aider la victime à immobiliser le membre fracturé, en la mettant dans une position antalgique (où la douleur est moindre). Si la victime est consciente elle saura communiquer par elle-même la position dans laquelle elle se sent le mieux.

 

Atelier n° 4 : « Mise en PLS »

La P.L.S. (Position Latérale de Sécurité) est un geste de premiers secours à pratiquer lorsque l’on est en présence d’une personne inconsciente, qui respire normalement.

Cette position optimise le devenir de la victime en l’empêchant de s’étouffer, et permet au secouriste de s’occuper d’autres victimes éventuelles.

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La P.L.S. au final

Concrètement, la mise en P.L.S. se déroule comme suit :

  • Vérification de respiration de la victime (attendre jusqu’à 10 secondes pour s’en assurer).
  • Libération des voies respiratoires : dégrafer col, cravate, ceinture.
  • Basculement de la victime, en privilégiant le côté blessé le cas échéant, ou le côté gauche en cas de femme enceinte.
  • Stabilisation de la victime au moyen de la jambe libre pour l’utiliser comme béquille.
  • Ouverture de sa bouche permettant l’évacuation de tout liquide.

En attendant les secours, il faut vérifier régulièrement (toutes les minutes) que la victime continue de respirer (examen visuel et/ou auditif). Dans la négative, une ventilation manuelle doit s’opérer, au travers d’un massage cardio-ventilatoire.

 

 Atelier n° 5 : « Massage cardio-ventilatoire »

La compression thoracique est un geste de premiers secours qui se pratique lorsque la victime est inconsciente et ne respire pas (son cœur ne bat plus non plus).

Les compressions thoraciques servent ici à faire circuler le sang ; on alterne trente compressions thoraciques et deux insufflations (bouche-à-bouche).

En effet, bien que le diagnostique soit « pas de ventilation », l’expérience médicale montre que les battements du cœur et la respiration sont liés : il n’existe pas de cœur qui bat lorsque la respiration est arrêtée.

Les taux de survie suivants ont été constatés sur les victimes en arrêt cardio-respiratoire, à l’arrivée des secours (moins de 10 minutes) :

  • 2% en l’absence de compressions thoraciques.
  • 42% en présence de compressions thoraciques.
  • 56% en présence de compressions thoraciques assistées d’un défibrillateur.

Le risque de cette technique est de fracturer des côtes de la victime, mais ce risque est négligeable par rapport à la situation (mort certaine de la victime si l’on ne fait rien).

Les Casimirs présents ont eu l’occasion de s’entraîner à cette technique sur un mannequin prévu à cet effet.

La victime doit être placée plat-dos sur une surface dure, en général à même le sol : sur une surface molle comme un lit, l’appui serait inefficace (on comprime le matelas, pas la poitrine).

Le sauveteur se place à genou à côté de la victime, au niveau de la poitrine, le plus proche du corps de celle-ci.

Il place le talon d’une main (partie restante de la paume quand nous replions les doigts sur sa main) au milieu de la poitrine nue de la victime.

Une fois la première main positionnée, la deuxième vient se placer par-dessus.

Il est important que seul le talon de la main touche la poitrine ; les doigts doivent être relevés pour éviter de comprimer les cotes et ainsi empêcher le retour à l’état initial de la cage thoracique.

Puis, le sauveteur se place bien verticalement au-dessus de la poitrine, les bras tendus et coudes verrouillés. Il appuie progressivement et sans à-coup avec le poids de son corps afin d’enfoncer la poitrine de 4 à 5 cm ; puis, il se redresse afin que la poitrine reprenne son volume normal. Un cycle compression-relâchement dure environ 0,6 seconde, la compression dure autant de temps que le relâchement.

Les compressions doivent obéir à un rythme d’au moins 100 par minute pour être efficaces. Le fait d’adopter un rythme régulier permet aussi d’avoir des mouvements fluides, ce qui réduit le risque de fracture des côtes. On conseille pour cela de compter à voix haute : « un-et-deux-et-trois-… », les « et » correspondant au temps de relâchement.

A l’issue des 30 compressions, pratiquer deux insufflations de telle sorte que :

  • La tête de la victime soit bien penchée en arrière, pour que l’air parvienne aux poumons.
  • En vidant ses propres poumons (respiration normale) sans excès.
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30 compressions / 2 insufflations

Le cycle avec les compressions thoraciques doit alors reprendre jusqu’à ce que les secours libèrent le sauveteur (ce qui inclut leur arrivée et la préparation de leur matériel).

Si un défibrillateur automatisé externe (D.A.E.) est disponible, il faut le mettre en place le plus rapidement possible.

Un D.A.E. est un appareil portable, fonctionnant au moyen d’une batterie, dont le rôle est d’analyser l’activité du cœur d’une personne en arrêt cardio-respiratoire. Cette analyse est entièrement automatique, ce qui évite à l’opérateur toute prise de décision. Seuls des chocs externes sont possibles, c’est-à-dire que les électrodes sont placées sur la peau du patient. Si elle détecte un rythme choquable, la machine permet de délivrer un choc électrique, ou défibrillation.

Conclusion :

Merci à tous pour votre participation, merci aux Red Knights pour avoir pris leur journée pour venir nous montrer leurs connaissances et leur savoir-faire en termes de premiers secours.

Si vous voulez en discuter avec nous, n’hésitez pas à venir sur le forum :

http://forums.casim44.fr/viewtopic.php?f=26&t=4469